lundi 20 février 2012

Vous avez dit bonheur ?



photo fabian da costa

          Non, le bonheur n'est pas la simple absence de malheur. Ce n'est pas un vide, mais un plein.
         Bien sur, nous voudrions nos mains débordantes de grands bonheurs claquants, de joies exceptionnelles. Il y en a rarement, et quelquefois jamais. Pourtant les jours les plus gris sont toujours traversés par d'innocentes, de très humbles lumières.

          De grandes voix disent la sagesse, pour un monde que chacun veut croire nouveau, et de fortes paroles dénoncent la misère, l'injustice, la guerre. Je n'ai pas cette voix là. Moi, je peux simplement raconter l'ordinaire histoire de cette goutte d'eau magnifiée par le soleil, qui perlait au bord d'une feuille, dans le pauvre jardin d'une maison sans grâce, et qui m'a retenue au bord du désespoir. C'est de cette goutte d'eau que je peux parler - d'elle et de ses semblables que nous croisons chaque jour sans les voir.

         Egoïste, pas forcément. La vie est là, et ce n'est pas marcher en aveugle que d'avancer vers la lumière. Je sais, nous savons tous, à moins de nous vouloir étranger à ce monde, l'horreur et la violence, le désespoir. Que reste-t'il à ceux qui ne peuvent agir ? La dérision pour survivre, l'abrutissement organisé pour oublier.  Ce sont en général les mêmes mains qui distribuent également, l'horreur, et la dérision, et l'abrutissement.

                   Les sages ont déjà dit que bien cultiver son jardin, celui qu'on voit, et l'autre, l'invisible, peut-être le plus important, apporte, pour soi et pour le monde, autant de paix que les plus grandes conquêtes.

                  Seuls, ceux qui n'ont jamais travaillé un carré de terre peuvent croire que c'est chose facile. Le moindre jardinier sait ce que représente de peine et de sueur quelques arpents à cultiver. Après tout, pourquoi n'aurait-on pas le droit d'essayer de prendre soin d'un peu de sa terre - d'en découvrir la beauté et d'en retirer une certaine paix, si ce n'est le bonheur.



Eurydice...

                                   photo fabian da costa   Eurydice, Eurydice, je pense à toi ce soir. Il fait froid, il fait noir, et je t’...