mercredi 26 décembre 2012

Lumière dans la nuit

Noël au Kérala - Inde - photo fabian da costa


Dans le ciel soudain,
Une belle étoile
De la sombre nuit
A percé le voile.
O puissants Mages,
Rois de l'Orient,
Adorez Jésus naissant !

Noël traditionnel auvergnat


samedi 22 décembre 2012

le vin chaud du 21.12.2012




    Je l'avais promis, et je l'ai fait. L'été dernier, dans la douceur du soir, au milieu d'une joyeuse tablée de voisins, la prochaine fin du monde prévue pour le 12 décembre s'étant invitée entre les verres de rouge et les grillades, j'avais annoncé que pour passer ce peut-être dernier jour sur terre en bonne compagnie, j'inviterai mes chers voisins au vin chaud de la fin du monde le soir du 21.12.12.

    Donc, le 21 décembre, je me suis retroussée les manches et j'ai ouvert mon ordinateur pour chercher la" meilleure recette de vin chaud ", vu que je n'en avais encore jamais  fait. Dans ma bassine à confiture, j'ai mélangé les zestes de citrons et d'oranges, les épices et un bon Cabernet Sauvignon. Cette délicieuse mixture a longuement chauffé et frémit avant de mitonner sur le poêle.

    Ils sont tous arrivés, avec suffisamment de provisions de bouches pour passer plusieurs jours de survie. le poêle était chaud, les coeurs également et le vin aussi qui passait joyeusement de la bassine à la louche, de la louche aux verres, des verres aux gosiers.

    De temps en temps nous nous réjouissions que la soirée s'avançant doucement, rien d'inquiétant ne semblait pouvoir la troubler. Et quand l'un d'entre-nous annonça qu'il voyait un long tentacule vert se faufiler sous la porte d'entrée, personne ne s'en est ému. Les 5 litres de vin chaud étant presque arrivés au niveau zéro de la bassine de cuivre, tout était normal, logique, et tellement agréable. Nous étions  même prêts à offrir nos dernières gouttes à un tentaculaire visiteur du soir.

    Et comme il faut bien se quitter, même le soir du 21 décembre 2012, ils sont tous repartis dans la nuit, à la lueur des lampes de poche et de l'étoile de Noël  qui se balançait sous l'auvent.

    Ce n'était pas le soir de la fin du monde, on s'en doutait un peu - c'était le soir de l'amitié, qui elle n'a pas de date, pas de fin.


   

jeudi 13 décembre 2012

Le 12.12.12



...quelque chose devait se passer...donc peut-être l'avancement de la fin du monde initialement prévue douze jours plus tard, ou bien un changement de niveau de conscience, ou l'ouverture d'un nouveau vortex, ou encore un astéroïde jusque-là planqué qui apparaîtrait dans le ciel de décembre - là c'était la plus mauvaise option.

     Et bien c'est plutôt celle-ci que nous avons vu arriver dans notre paisible campagne, sous la forme d'un charmant jeune homme, dépêché par un organisme chargé de mettre en place dans nos contrées reculées " L'assainissement non collectif. "

    Les technocrates européens qui ne savent vraiment pas quoi inventer pour faire plaisir, ont en effet pondu une directive qui oblige les communes de la dite Europe  à mettre aux normes l'ensemble des habitations qui ne sont pas raccordées à des stations d'épurations collectives.

    Donc, notre " quartier " campagnard vit arriver le 12.12.12. le charmant jeune homme en question qui venait inspecter les installations existantes dont je veux bien reconnaître la rusticité, mais dont on ne pouvait mettre en doute l'efficacité jusqu'à ce jour. 

    Et bien il sema sur son chemin la désolation et la terreur. Du haut de ses à peu près 25 ans aux dernières cerises, avec son charmant accent de Perpignan, tout en frottant ses oreilles rougies de froid, parce que " Hein ! chez-moi, il ne fait jamais froid comme çà ! ". Il annonça à tous les propriétaires pétrifiés d'horreur, premièrement qu'ils n'étaient absolument pas aux normes demandées - on s'en doutait un peu - et que dans les quatre ans à venir ils devraient effectuer les travaux nécessaires pour la modique somme de 9.000 à 15.000 euros. 
    
    Et voilà comment à cette date fatidique l'astéroïde nommé " Assainissement non collectif " s'est fracassé dans nos champs et notre village, provoquant une commotion cérébrale et des palpitations cardiaques aux malheureux habitants.

    Heu...à propos d'hygiène et d'assainissement, vous avez déjà entendu parler du bisphénol A,  des OGM, du gaz de schiste et de d'autres bricoles du même genre ?

    Bon, le 21 décembre 2012, j'offre le vin chaud de la " pas fin du monde " à mes voisins, histoire de se remonter le moral. De toute façon si c'est vraiment la fin du monde, autant la passer entre amis, et pour le cas contraire il faut se donner du courage pour attendre les nouvelles inventions des bons garçons, là-bas en Belgique, derrière leurs ordinateurs - je suis certaine qu'ils ont plein d'idées.



Mais où sont les toilettes d'antan...?
    

   





samedi 8 décembre 2012

Panne

photo fabian da costa



  La semaine dernière, au petit matin, panne d'électricité dans toute notre commune. Pas de neige, pas de vent, pas d'excuses. Comment cela pas de lumière, alors qu'il en faut presque toute la matinée ? Qu'il fait froid et que les radiateurs ne marchent pas encore à l'éolienne ?

La boite vocale du service dépannage EDF m'annonce que le courant reviendra vers midi. Donc recherche fébrile des bougies, des lampes de poche, des lampes à pétrole. Heureusement nous sommes principalement chauffés par un bon gros poêle à bois.

Que faire d'autre en pareil cas que de ne pas faire grand chose. Impossible de travailler sur l'ordinateur, de répondre au mails, de téléphoner, sauf à cramer le petit forfait de mon téléphone portable.

Donc, merci EDF pour une matinée calme et délicieuse à lire près du feu, sans remords, sans stress ni urgence. A midi comme promis, le courant est revenu. La lumière également, ainsi que le téléphone et l'ordinateur immédiatement rallumé comme si la marche du monde en dépendait.

Je n'irai pas jusqu'à souhaiter la prochaine panne qui ne manquera certainement pas d'arriver un de ces jours, mais enfin...


Eurydice...

                                   photo fabian da costa   Eurydice, Eurydice, je pense à toi ce soir. Il fait froid, il fait noir, et je t’...