L'été voit fleurir, chez-nous comme partout en France, les vides-greniers, délicieuses occupations des dimanches.
Du vide-grenier de Pont-en-Royans, nous avons ramené hier, quelques bricoles et quelques livres, dont celui-ci. Il est de 1938, et comme tous les ouvrages de sa génération, ses pages de papier crème et un peu jaunies par les ans ne sont pas coupées.
C'est ainsi que j'ai redécouvert ce matin, aux petites heures du jour, l'art ancien du coupe-papier. Art qui demande de la patience, le livre est assez gros, de la précision, les feuilles sont fragiles et il ne faut pas les déchirer par trop de hâte. A ces exigences, les récompenses ne manquent pas. Le toucher soyeux de chaque page, l'odeur très douce de ces anciens papiers, valent largement les contraintes de l'opération.
Il faut aussi oublier la facilité avec laquelle, les livres de nos jours se laissent ouvrir, parcourir, dévorer même. Ici, je l'avoue, je n'ai pu m'empêcher de lire au fil des pages découpées, quelques lignes qui ont attisé mon désir. Je crois qu'il est question de quête intérieure, de montagnes enneigées, de monastères et de moines, de princesses indiennes, de sages, de femmes aux pouvoirs merveilleux...
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