mercredi 25 mai 2011

Rêver

photo © fabian da costa



J'aimerais pouvoir rêver sans mesure ni remords. Rêver à tout ce dont je rêve tout bas et que je ne me permets pas, même en rêve.
Quelle est donc forte cette pression, quelle est donc violente cette interdiction faites au dehors et en nous, de ne pas autoriser cette innocente douceur, ce péché véniel - rêver.

Le rêveur n'a pas bonne presse : ni l'enfant à l'école, ni l'adolescent et ces flamboyantes espérances, encore moins l'adulte et moins encore l'ancien, qui n'est plus alors qu'un vieux radoteur. 

Mais qu'on ne me raconte pas de bobards, qu'on n'essaie pas de me faire prendre les fameuses vessies pour des lanternes, le rêve est encore caché au fond des cœurs, fruit délicieux, rafraîchissant, désaltérant, où l'on peut mordre en cachette ou bien ouvertement selon les tempéraments.

La prudence veut qu'on ne raconte pas trop ses rêves, ceux de la nuit, et encore moins ceux du jour…que celle ou celui qui n'a jamais rêvé en pleine journée d'autre chose que de son quotidien me jette ce qu'il trouvera sous sa main. Oui, je sais, " l'ici et maintenant "…je n'y suis pas encore, moi c'est souvent, là et ailleurs en même temps. Mais je fais des efforts, c'est juré. Enfin, tant que cela ne m'empêche pas de continuer à rêver.


Eurydice...

                                   photo fabian da costa   Eurydice, Eurydice, je pense à toi ce soir. Il fait froid, il fait noir, et je t’...