photo © fabian da costa
Et accepter de payer sans marchander le prix exorbitant de la beauté.
Quel est ce prix à payer, ce prix exorbitant, exigé pour atteindre cette mystérieuse beauté dont parle Nicolas Bouvier ?
Payer c'est, d'une manière ou d'une autre se défaire d'un bien pour en acquérir un qui semble plus désirable, plus nécessaire. C'est créer un vide pour acquérir du plein. C'est renoncer à tout avoir en même temps : le beurre et l'argent du beurre, ce que je veux garder et ce que je désire avoir.
Payer, personne n'aime vraiment cela : je l'ai payé cher – j'ai payé de ma personne – c'était trop cher payé – et puis tout un chacun le sait, ce qui n'a pas de prix en a un, fort élevé en général.
Payer, personne n'aime vraiment cela : je l'ai payé cher – j'ai payé de ma personne – c'était trop cher payé – et puis tout un chacun le sait, ce qui n'a pas de prix en a un, fort élevé en général.
Alors avec quoi payer sans rechigner ni marchander, cette beauté qui nous est présentée comme hors de prix ? Déjà il m'a semblé qu'il était possible, sans trahir la pensée de l'auteur, d'ajouter d'autres " produits " tout aussi chers dans notre panier, comme la vérité, l'équanimité, et allez soyons fou, la pureté.
A quoi suis-je capable de renoncer dans ma vie, dans mes croyances, dans mes désirs, pour acquérir tout simplement ce qui ne dépend ni des circonstances, ni de mes humeurs, ni même de mes envies, ce qui est l'absolue splendeur du monde….
De quoi vais-je accepter de me dépouiller pour avoir ne serait-ce qu'une fois, la grâce de contempler la beauté, celle qui se tient au-delà de tout – la beauté au-delà du beau.