après la tempête
Le si joli érable de notre
jardin zen ! L’une de ses branches maîtresses brisée par le poids d’une
neige historique, parait-il – le cœur de son tronc mis à nu ! Sa blessure
mastiquée avec soin, nous espérons qu’il sera assez fort pour guérir.
En le regardant, une
sentence signée Michel Audiard, grand philosophe devant l’Eternel, m’est
revenue à l’esprit.
« Heureux les fêlés car ils laisseront passer la lumière. «
Brisures, félures,
fractures, cela résonne très fort pour moi en ce moment. Que celles et ceux qui
ne croient ni à la synchronicité, ni aux symboles passent leur chemin. Je m’en
voudrais de les énerver !!
Par deux fois : il y a
15 ans et maintenant, je me suis gravement fracturé, d’abord la cheville et
ensuite le poignet. Chutes banales en apparence, un sentier de randonnée en
mauvais état, un escabeau instable – soit. Mais ce qui est moins banal, en tous
cas pour moi, c’est qu’à la suite de chacune, un événement marquant de ma vie
s’est produit. Comme s’il avait fallu qu’à travers ces os brisés puissent
passer ce que je refusais farouchement d’affronter. Que ce lâcher-prise
impossible à faire, m’était imposé par la vie. Et à chaque fois, oui, la lumière a jaillit - de la lumière pour moi et pour les autres.
Ce serait bien n’est-ce pas
s’il n’était plus besoin d’accidents pour comprendre qu’il est possible de
s’ouvrir à la vie sans en mourir. Et puis notre bon Monsieur de la Fontaine
nous l’a bien dit, le roseau plie et ne rompt pas, le chêne oui.
J’aimerais bien être à l’avenir
comme ces bols japonais, dont les brisures sont réparées par des filets d’or.
Garder la lumière en soi, mais sans fractures !