samedi 23 novembre 2019

Brisure... Fracture...Ouverture

après la tempête


Le si joli érable de notre jardin zen ! L’une de ses branches maîtresses brisée par le poids d’une neige historique, parait-il – le cœur de son tronc mis à nu ! Sa blessure mastiquée avec soin, nous espérons qu’il sera assez fort pour guérir.

En le regardant, une sentence signée Michel Audiard, grand philosophe devant l’Eternel, m’est revenue à l’esprit.
« Heureux les fêlés car ils laisseront passer la lumière. « 

Brisures, félures, fractures, cela résonne très fort pour moi en ce moment. Que celles et ceux qui ne croient ni à la synchronicité, ni aux symboles passent leur chemin. Je m’en voudrais de les énerver !!

Par deux fois : il y a 15 ans et maintenant, je me suis gravement fracturé, d’abord la cheville et ensuite le poignet. Chutes banales en apparence, un sentier de randonnée en mauvais état, un escabeau instable – soit. Mais ce qui est moins banal, en tous cas pour moi, c’est qu’à la suite de chacune, un événement marquant de ma vie s’est produit. Comme s’il avait fallu qu’à travers ces os brisés puissent passer ce que je refusais farouchement d’affronter. Que ce lâcher-prise impossible à faire, m’était imposé par la vie. Et à chaque fois, oui, la lumière a jaillit - de la lumière pour moi et pour les autres.

Ce serait bien n’est-ce pas s’il n’était plus besoin d’accidents pour comprendre qu’il est possible de s’ouvrir à la vie sans en mourir. Et puis notre bon Monsieur de la Fontaine nous l’a bien dit, le roseau plie et ne rompt pas, le chêne oui.

J’aimerais bien être à l’avenir comme ces bols japonais, dont les brisures sont réparées par des filets d’or. Garder la lumière en soi, mais sans fractures !




vendredi 22 novembre 2019

Darkness

soir de panne



De la neige, beaucoup de neige, trop de neige. Lourde, écrasante, plombante. En quelques heures les arbres, les pylones, les fils électriques s’effondrent, craquent. En quelques heures plus de lumière, de chauffage, de téléphone, d’internet…Malheur à ceux qui ont opté pour le tout électrique, naufragés du confort ils doivent fuir dans la famille ou chez des amis mieux lotis.

Bénis ceux qui ont gardé les bon vieux poêles à bois, ceux qui n’ont pas mis au rancart la lampe à pétrole des arrières grands parents. Le froid, la nuit qui s’installe en fin de journée, le congélateur qui lâche, le frigo qui rend l’âme…le cerveau qui finit lui aussi par tourner au ralenti, rien de bien plaisant.

Jusqu’à cet instant du soir, de l’après-dîner, ou faute de mieux on s’assoit pour regarder. Regarder, contempler le jeu silencieux des ombres et des lumières. Ce qui disparaît et apparaît, tout ce qui a toujours été et qu’on ne voyait pas parce qu’on y voyait trop.

Et puis un jour, tout revient, avec un grand ah ! de délivrance et de satisfaction. Un retour à la normale ? Qui sait ?






Hommage

A celui qui n'existe pas



Je m’incline, oui, je m’incline devant celui qui semble mener nos vies sans rigueur ni sagesse, celui que l’on accuse de tous les maux ou de toutes les peines.  Dieu des joueurs de dés, al-zahr, yasara en arabe ancien,  prétexte et bouc émissaire, cher hasard, pourtant, je ne crois pas en toi.

Enfin, je ne crois pas en ton aveuglement, je ne crois pas que tu te plais à nous tromper, nous égarer. Tu es un trésor de joyeuse malice pour autant que l’on te laisse faire…un peu. Celui qui va marcher au hasard, ouvrir un livre en ton nom, prendre cette route et non une autre, sera rarement déçu. Car advient ce qu’il n’attendait pas , s’ouvre une porte inconnue, se dévoile un paysage nouveau.

On prête à Einstein, mais que ne lui a-t-on pas prêté, cette sentence célèbre «  Le hasard, c’est Dieu qui avance masqué . «  De lui ou pas, peu importe. J’adhère, je confirme, j’affirme même.

«  Vai com deus « Disent en manière d’aurevoir les portugais. Va avec Dieu -  et je me permettrai d’ajouter - avec le hasard qui te surprendra, te sidèrera, te comblera.


Eurydice...

                                   photo fabian da costa   Eurydice, Eurydice, je pense à toi ce soir. Il fait froid, il fait noir, et je t’...