lundi 9 janvier 2012

La flamme est l'avenir de la lampe




 photo fabian da Costa


Jean de la Croix je te demande
De dire au clair ce qu'est la flamme
Elle est l'avenir de la lampe
Si je te crois
Il dit à nouveau que la lampe
Est l'âme et la flamme l'amour
Une autre fois je lui demande
D'où vient l'amour et qu'est la flamme?
  
Aragon

jeudi 29 décembre 2011

Pour l'an nouveau, El duende

photo fabian da costa
Julie Mansion au Forum Terre du Ciel, novembre 2011



Et le duende...où est le duende ?
A travers l'arche vide passe un vent de l'esprit...
à la recherche de nouveaux paysages
et d'accents ignorés...
qui annonce le baptême permanent des choses fraîchement créées.

Federico Garcia Lorca
Juego y teoria del duende

A tous, que le vent de l'esprit souffle et vous entraîne vers des terres toujours nouvelles.
 

mercredi 28 décembre 2011

Ecritures




Faire du Gris

Ecoutant voici quelques jours une émission à la radio sur l'édition, les livres et les revues, j'ai enfin compris, découvert, une vérité que je soupçonnais sans parvenir à la faire venir au jour.

Des graphistes, charmants au demeurant, expliquaient que dans leur jargon de métier, un livre de textes et d'images, se mettait en pages en planifiant tout d'abord les illustrations, puis en calculant l'espace accordé à ce qu'ils nommaient " le gris ".

Ce fameux gris n'est autre que le texte pondu par de pauvres tâcherons, dont j'ai fait partie, et qui se sont en général appliqués à écrire sur un sujet de commande certes et en général, mais avec tout leur cœur et éventuellement un peu de talent.

Ce gris n'est pas lu pour la plupart du temps, sauf lorsque le texte est l'œuvre d'un écrivain célèbre, ce gris ne sert en fait que de faire valoir aux illustrations. Et bien voilà que j'ai envie aujourd'hui de rendre hommage à tous les faiseurs de gris, scribouillards de petite main, nègres de toutes les couleurs.

Ces jours de fêtes sont propices aux cadeaux de beaux livres. Alors je vous en prie, même si la plume qui accompagne les magnifiques illustrations n'est pas de haute naissance, lisez un peu du gris qui a coûté de la matière grise au pauvre écrivaillon qui l'a barbouillé.

Et puis une dernière réflexion qui me vient : il y a encore pire que d'écrire  du gris, c'est écrire du blanc. A savoir écrire pour rien ni pour personne.


samedi 17 décembre 2011

SOS

Blogers mes frères help...je ne m'y retrouve plus dans la nouvelle présentation " conception ". Comment atteindre le tableau de bord et les modifications.

Oui, c'est vrai je suis carrément cruche.
Merci d'avance

mardi 13 décembre 2011

Etoiles





Le compas céleste danse dans la nuit,
la pointe sur le coeur de l'homme endormi.

vendredi 25 novembre 2011

Mousson

      
photo © fabian da costa


            On connaît sa réputation, mais tant que l'on ne l'a pas soi-même vécue, il est difficile de s'en faire une juste idée. Il y eut une année où des impératifs professionnels nous ont conduit au Kérala alors qu'elle n'était pas encore terminée.

Déjà à l'approche des côtes kéralaises, les turbulences et les vibrations de notre avion nous avaient appris que ce séjour nous réservait quelques surprises. Nos amis et collègues indiens se sont étonnés de nous voir arriver à cette période et qui plus est en pleine épidémie de chikungunya, mais nous n'avions pas le choix.



Le pire était passé, semblait-il, tant pour la mousson que pour le chinkungunya. L'une laissait dans les rues des ruisseaux boueux sans cesse renouvelés, l'autre avait envoyé nombre de nos amis et de leurs familles à l'hôpital.



Nous avons donc appris à regarder le ciel pour voir arriver les nuages porteurs de trombes d'eau tiède, dont rien, pas le moindre imperméable, pas le plus grand parapluie ne peut protéger. Nous avons couru, pantalons retroussés nous réfugier dans la première boutique ouverte, compris pourquoi les bus et les rickshaws s'ornaient de bâches de couleurs et d'âges variables, pataugé dans une bouillasse couleur…enfin, vous voyez ce que je veux dire…



C'est donc un de ces jours-là, dans la grande artère d'Ernakulam, tapie dans un rickshaw aux portières largement déchirées, que je vis passer voguant au fil de l'eau qui  dévalait la rue, trois corbeaux, majestueusement installés sur un gros sac poubelle que le courant emportait avec lui. Ils nous doublèrent fièrement sur la droite, nous sommes en Inde, sans klaxonner, ce qui n'est pas normal dans ce pays.



J'avoue que lorsque les nouvelles du monde me donne le blues, je m'offre un fou-rire, en repensant à mes corbacs si dignes sur leur sac poubelle, filant à toute allure sur une eau particulièrement sale, vers un avenir incertain…je me permets même d'y voir comme une vague similitude avec pas mal d'humains aujourd'hui, et je ne m'exclue pas du nombre.












jeudi 17 novembre 2011

Publicité





Et oui, " vu à la TV ", voilà qu'une publicité pour une agence de voyage vient d'illuminer mon esprit et de me faire comprendre ce que je ressentais depuis longtemps et de plus en plus fort, sans parvenir à me l'expliquer.

Donc, dans cette fameuse publicité, on voit une femme, de dos, qui rêve devant une belle image du Maroc, et vient alors la phrase illuminatrice : " Ce n'est pas vous qui voyagez, c'est le pays qui voyage en vous. "

C'était donc ça : le pays qui voyage en moi ce n'est pas le Maroc, c'est l'Inde. Cette sensation d'être toujours pleine d'images, de visages, d'odeurs – être traversée par tout cela qui revient si précisément, au-delà du souvenir, c'est donc l'Inde qui voyage en moi et dont la nostalgie me mets les larmes aux yeux.
 
Quelqu'un a-t-il un remède, à part un billet d'avion, ce qui n'est pas à l'ordre du jour actuellement ?

Eurydice...

                                   photo fabian da costa   Eurydice, Eurydice, je pense à toi ce soir. Il fait froid, il fait noir, et je t’...