Dans le vieux Lyon, rue Saint-Jean pour ne rien vous cacher, se trouve un lieu de perdition. La librairie d'occasion " Diogène ". Voici presque deux ans que furetant dans le rayon Asie, je tombe sur ce gros livre qui me tente et me retente. Son prix un peu plus élevé que ce que je souhaitais m'en a fait retarder l'achat à chaque fois. Jusqu'à notre dernière visite - car enfin, il était toujours là - pour moi, ou du moins ais-je enfin réussi à m'en persuader.
Je n'ai pas regretté mon achat : sont rassemblés dans cet ouvrage de 1928, des textes inédits des grands penseurs indiens qui ont marqués la littérature et la vie sociale et politique de l'Inde, encore sous le joug anglais.
Ce matin je l'ouvre délicatement à la première page - le magnifique papier ivoire demande délicatesse et précaution - et je lis le message d'introduction écrit par le Mahatma Gandhi.
" La plus grande contribution que L'Inde puisse apporter à la somme du bonheur humain, c'est de parvenir à sa liberté par des moyens pacifiques et loyaux. Pareille chose arrivera-t-elle jamais, c'est plus qu'on ne peut le dire. En vérité les apparences contrediraient cette croyance. Néanmoins, ma foi en l'avenir de l'humanité est si grande que je ne peux faire autrement que croire que l'Inde obtiendra sa liberté seulement par des moyens pacifiques et loyaux, et par nuls autres.
Puissent donc tous ceux qui partagent ma croyance aider l'Inde à atteindre cette suprême consommation ! "
Ashram, Sabarmati, 7 juillet 1926 ( Traduit par Madeleine Rolland )
En 1926 Gandhi a 57 ans, il vient depuis peu d'être libéré des prisons anglaises pour raison de santé. Ses campagnes de non violence ont déjà fait naître dans l'Inde une grande espérance. Et pourtant, la force de l'occupation anglaise semble écraser les foules indiennes de pauvres gens, conduites par ce petit homme maigre, presque nu. Au milieu de malheurs innombrables, dont la partition entre l'Inde et le Pakistan n'est pas la moindre, les anglais se retirent et l'Inde devient indépendante en 1947.
Un an plus tard Gandhi est assassiné par un fanatique hindou. Mais au-delà des soubresauts politiques, des luttes sanglantes qui agitèrent l'Inde longtemps encore, sa volonté de paix et de non violence a triomphé des armes.
J'ai lu ce texte ce matin, après avoir écouté les nouvelles toujours catastrophiques, toujours anxiogènes, que tous nos médias dispensent chaque jour. Et j'ai pensé qu'il était bon de le partager comme une lumière dans la nuit qui nous oppresse.
C'est un très joli blog que vous tenez là, Chère amie.
RépondreSupprimerj'y retrouve bon nombre de mes préoccupations et centres d'intérêt.
la prochaine fois que je vais dans le Vieux Lyon, je regarderai si je vous vois chez Diogène ^^
Bises célestes
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