samedi 27 mars 2021

Le Port des Songes

                           Belèm - Portugal

 

Le port des songes d’où partent et arrivent les rêves. Les rêves éveillés et les autres, ceux des nuits pleines comme la lune ce soir, ceux qui laissent au matin déçu de se retrouver dans son lit, dans sa chambre.

 

Ici, la tour de Belém garde l’entrée du port de Lisbonne, le coucher de soleil sur le fleuve est toujours aussi spectaculaire, et l’homme qui photographie toujours, le photographie, comme il l’a sans doute été des milliers de fois avant lui.

 

Au pied de la Tour, le Tage le long des quais. Le Tage qui vient d’Espagne, traverse le Portugal, paresse un peu dans son estuaire avant de se perdre dans l’Océan Atlantique. A gauche, un terminal pétrolier, qu’il est possible avec un peu de poésie de comparer à un oiseau aux grandes ailes. Oui, avec un peu d’imagination.

 

Mais là-bas, surtout et presque avant tout, l’Océan. De Belèm, au pied de la Tour, partaient les caravelles remplies d’hommes eux même emplis de désirs et de rêves.

Ils partaient pour de bonnes raisons, et aussi pour de très mauvaises. L’humain est ainsi, ombre et lumière. Beaucoup d’ombre. Mais comment résister quand on habite une terre étroite, peu fertile, coincée entre l’Europe et la mer. L’Europe qui pousse les hommes et les navires vers un horizon porteur d’espoirs de richesses et d’aventures. 

 

J’aime les ports – de ma naissance à ma dixième année, je n’ai vécu que dans des ports, qui tous s’ouvraient sur l’Atlantique. Et puis la vie m’a déposée sur d’autres rives. Des collines, des falaises, des montagnes. C’est bien beau aussi, évidemment. Ne le répétez pas, mais je ne me suis jamais consolée.

 

L’Océan, il est en moi, toujours. Toujours j’écoute le ressac, j’entends les vagues sur le rivage. Et quand les larmes me montent aux yeux, ce qui arrive assez facilement, je sais que c’est un peu de cette mer qui déborde doucement. On a l'eau salée qu'on peut !

 

Un jour que j’espère quand même assez lointain,  mes cendres seront dispersées là-bas, et je disparaitrai, comme une goutte d’eau s’anéantie dans la mer.

1 commentaire:

  1. J'ai longtemps fréquenté les rêves...
    mais je ne connaissais pas leur "port d'attache" ... ;-)
    Merci !

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