Ce fut d'abord un printemps de fleur, un printemps que nous avons tous voulu croire parfumé de jasmin. Et ce parfum - là n'a cessé depuis des semaines de se répandre de pays en pays, franchissant les frontières, apportant avec lui une fragrance aussi légère que tenace.
Car le jasmin est ainsi, fait de petites fleurs blanches peu extraordinaires, mais au parfum entêtant, enivrant. Aujourd'hui ce parfum se nomme Liberté et son prix est juste celui du sang. Celui du sang versé par des centaines d'hommes qui veulent enfin le respirer, en vivre, le partager avec leurs enfant et les enfants de leurs enfants.
Il sera bien difficile maintenant de penser au jasmin, sans se souvenir des flots, des bains de sang qui ont arrosé ces terres, pour qu'enfin il fleurisse libre au milieu d'hommes libres.
Et le moins que nous puissions faire en hommage à tous ceux –là, n'est –ce pas de vivre, nous qui nous disons libres et qui le sommes en fait, de vivre le plus juste, le plus éveillés possible. Nous sommes responsables de cette liberté qui est la nôtre – comme il serait bon de la mettre au service de l'amour, de la justice. Simplement pour ne pas avoir honte devant une branche de jasmin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire