Kumbha Mela 2013 - photo fabian da costa
Lui, c'est Rishi, le jeune guide, elle, c'est moi au milieu des millions d'indiens venus se baigner dans le Gange, pour cette fête qui tous les douze ans voit s'écouler sur les bords du fleuve sacré une humanité en quête de dévotion, de purification, de communion.
Durant ces jours intenses, dans cette foule qu'ordinairement je fuis, Rishi m'a considérée comme sa mère et traitée comme telle. Il a veillé sur moi comme les fils là-bas savent le faire - avec un immense respect, une grande prévenance.
Je n'ai nul besoin de vérifier que je suis une mère, une vraie mère juive, disent parfois mes enfants. Mais cet échange inattendu avec ce garçon est venu me toucher au plus profond de cette maternité, dans ce qu'elle a de plus sacré, de plus ardent. Dans ce lieu où la pudeur et la distraction empêchent de descendre, de peur de s'y perdre, de s'oublier.
Là où l'on découvre qu'être mère n'est pas une fonction, mais un état qui est loin de passer uniquement par la biologie. Qu'être mère, c'est aussi une manière d'être au monde, en Amour, tout simplement.
Quelques mots pudiques et profonds sur le fait d'être une mère, de se sentir mère. Par expérience personnelle, je sais que ce n'est ni inné ni acquis mais que cela est ou n'est pas. Je le suis devenue pour ma fille aînée et l'ai été spontanément pour les deux enfants suivants. J'évoque ce sentiment d'effroi et de panique lorsqu'on découvre que l'on ne ressent pas spontanément cette vague supposée naturelle. J'ai réfléchi et accepté puis me suis pardonnée. J'ai même réussi à en parler. J'aime vos mots. Merci
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