Le sentier vers la première étape - photo fabian da costa
J'ai fait bien pire certes, et je ne comprends pas
pourquoi les premiers escaliers de pierre qui conduisent à l'entrée du sentier,
me coupent déjà les jambes, mon guide me rassure, c'est normal au début d'avoir
un peu de peine avec l'altitude.
Rani est ce que l'Inde peut produire de meilleur dans l'espèce humaine. Il va se révéler un guide parfait, attentionné, précis, et pour moi il va être mon père et ma mère dans ce qui va devenir au fil des heures un vrai calvaire.
Pour l'instant c'est juste difficile d'avancer au rythme de l'équipe, mais je suis, nous sommes si heureux. Nous l'avons voulu, souhaité, ce pèlerinage. Nous avons rêvé de mettre nos pas dans ceux des milliers de pèlerins qui l'ont parcouru avant nous.
Nous traversons quelques bois clairsemés, le soleil est éclatant, le ciel d'une incroyable pureté, la rivière roule vivement à nos pieds, nous la suivrons de plus en plus haut, et elle sera de plus en plus présente par son bruit incessant. Nous ne sommes pas seuls, quelques sâdhous pieds nus, au mieux chaussés de tongs, des jeunes gens qui filent comme l'éclair, des presque courageux qui marchent à côté des mulets qui portent leurs bagages, des encore plus courageux, montés sur les mulets qui ont le sabot sûr, mais quand même, certains passages sont si vertigineusement étroits
Cette fois je ne me fais plus d'illusion, malgré mes prises frénétiques des médicaments conseillés j'ai le mal des montagnes. Rani porte mon sac en plus du sien, je trébuche et je titube tous les dix pas. Mes pieds pèsent des tonnes, mes bras sont écrasés dans un étau, mon crâne est trop petit pour ma cervelle qui me semble prête à exploser, j'ai de violentes nausées.
On
s'arrête souvent pour que je récupère, il n'est pas question de revenir en
arrière, tout ce chemin, tous ces projets ne peuvent se terminer ainsi. Petit à
petit, certainement, je vais m'habituer, je vais aller mieux
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