Je voudrais parler des yeux des femmes, pas seulement de ceux des jeunes femmes, mais aussi de leurs yeux que les années ont fanés - du maquillage de ces yeux et de ce qui se joue là, devant un miroir.
Les femmes qui s’adonnent à de mystère savent plus ou moins secrètement qu’elles participent d’une chose bien plus vaste que le seul et apparemment futile jeu de la séduction.
Je ne sais pas encore ce que de moi et des femmes lointaines auxquelles je pense, je fais naître et venir au jour. Je souligne de khôl le contour d’une paupière, j’étends de l’ombre et de la lumière – et je vois dans le miroir apparaître plus que moi, bien au-delà – et j’écoute ce que ce regard veut m’enseigner.
Mais ce dont je me doute pourtant, c'est que je ne cherche pas seulement mon regard dans ce miroir. J'attends d'y trouver d'autres regards - ceux des femmes des anciennes générations, de toutes celles qui me resteront inconnues et dont le sang est le mien. Je sais que je vous convoque ici et que j'attends de vous voir paraître à travers le tain de cette glace, à travers mes yeux que j'interroge.
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