photo © fabian da costa
Le jour où enfin ils décidèrent de s'en défaire, il fallut appeler le voisin - tant il était lourd, pesant, quasi inbougeable - le vieux fourneau de la grand-mère. Sa vieille fonte rayait le carrelage, et il avait réussi à écraser quelques doigts avant de se laisser traîner derrière la maison.
Qui veut encore prendre le temps d'allumer son feu tous les matins, de se battre avec le bois humide qui fume, de vider les cendres, de rentrer les bûches, et de balayer dix fois par jour un sol toujours sali ?
Finalement, peut-être chacun a-t'il ce qu'il mérite, sinon ce qu'il désire. Le fourneau rouillé sous la pluie, s'est vu confié les semis et les boutures, les bégonias fragiles qui aiment le soleil couchant. Eux, ils se sont réjouis devant les nouveaux radiateurs si propres, si pratiques.
Bien sûr, plus jamais il n'y eut des fins d'après-midi frileuses, où l'on pouvait se rôtir les pieds, en regardant la tasse de chocolat mijoter doucement sur le feu, ni l'odeur de pain d'épice et de cannelle du chêne qui brûle à courtes flammes - et plus jamais non plus le chien ne s'est couché devant le feu, soupirant d'aise le museau dans les cendres. On ne peut pas tout avoir.
Vieux fourneau converti à l'énergie solaire....
RépondreSupprimerBon dimanche!
Très joli billet qui fleure bon les souvenirs d'enfance, lorsque nos grands-mères laisser la soupe mijoter durant des heures.
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